Farniente

"Au lieu de chercher à créer à tout prix une nouvelle image de Mayotte, on peut prendre le contre-pied de l'image négative du XIXe siècle. A l'ennui évoqué par le Commandant Bonfils, on peut opposer le calme et le repos (farniente). Bien sûr, les circonstances du séjour de ce personnage et celles du séjour touristique sont radicalement différentes ! Ainsi, il s'agit de revendiquer un farniente intelligent, en toute conscience : savoir prendre le temps de ne rien faire sans se sentir coupable, bête ou fainéant. Ce qui était un défaut au XIXe siècle devient un atout dans une société contemporaine adepte de temps libre pour échapper aux agendas trop remplis. Permettre à l'individus d'être en jachère" (Masud Khan, in Boisadam, 2009) en promouvant des vacances paisibles, pour que les visiteurs ne rentrent pas chez eux plus fatigués qu'à leur arrivée à Mayotte. D'ailleurs le farniente, qui intègre le repos comme principale activité en plus du bronzage, a favorisé jusqu'alors l'épanouissement de nombreux nouveaux lieux touristiques dont les zones tropicales et subtropicales (Equipes MIT, 2011). Et J.-D. Urbain [...] de poser la question : "Pourquoi faudrait-il absolument faire quelque chose en vacances ? On sent persister un besoin de légitimation des loisirs. Notre société est-elle tellement productiviste qu'il faudrait l'être encore pendant les congés ? [...] Les vacances, c'est d'abord un moment de liberté [...]. ", S. Ayouba, 2018, Tourisme et patrimoines. Valorisation et développement de territoires insulaires dans l'océan Indien : Mayotte, Thèse de Doctorat, p. 245-246.